Plutôt bien aimé, l'histoire est à la fois un grand classique et originale par son univers, le dessin est correct et les couleurs plutôt belles, l’anthropomorphie est parfaitement exploitée. Je regrette beaucoup quand même que la suspension d'incrédulité sur les prouesses de l'héroïne soit altérée dès le premier combat... En effet "intelligence et rapidité", sont les deux atouts qu'elle affirme maîtriser (ce qui est crédible dans le contexte). Mais ce n'est pas l'intelligence et probablement pas la rapidité qui permettent de couper un fauve en deux d'un coup d'épée... Il y a une question mécanique de résistance des os et de la chair, et si la technique du combattant et le tranchant du katana peuvent jouer un rôle important, il y a un aspect de force physique pure qui n'est pas compatible avec sa frêle silhouette, ni avec la présentation qui est faite du personnage : force de caractère oui, …
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Bédéphile 3° dan.
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Lien Rag rated Gold star mothers: 4 stars
Lien Rag reviewed Bianca by Francesca Perrone
Tell, don't show
No rating
Plutôt bien aimé, l'histoire est à la fois un grand classique et originale par son univers, le dessin est correct et les couleurs plutôt belles, l’anthropomorphie est parfaitement exploitée. Je regrette beaucoup quand même que la suspension d'incrédulité sur les prouesses de l'héroïne soit altérée dès le premier combat... En effet "intelligence et rapidité", sont les deux atouts qu'elle affirme maîtriser (ce qui est crédible dans le contexte). Mais ce n'est pas l'intelligence et probablement pas la rapidité qui permettent de couper un fauve en deux d'un coup d'épée... Il y a une question mécanique de résistance des os et de la chair, et si la technique du combattant et le tranchant du katana peuvent jouer un rôle important, il y a un aspect de force physique pure qui n'est pas compatible avec sa frêle silhouette, ni avec la présentation qui est faite du personnage : force de caractère oui, force brute non.
Et le combat suivant est pire encore : face à huit adversaires aguerris elle les prend de front et les massacre en deux temps trois mouvements. Or justement l'intelligence c'est de ne pas prendre 8 adversaires de front, la rapidité dans un combat permettant aussi de passer de l'esquive (inexistante dans cette scène) à l'attaque, d'un terrain à l'autre, de ne pas être là où on l'attend : rien de tel ici, juste une héroïne invulnérable parce que le scénario le dit.
On est vraiment dans le "tell, don't show" et c'est extrêmement dommage.
Lien Rag finished reading Bianca by Francesca Perrone
Lien Rag reviewed How I live now by Meg Rosoff
Adaptation ratée
No rating
J'ai cru comprendre que le roman était écrit à la première personne ? C'est donc complètement idiot de vouloir adapter ça en BD...
Dommage, car si certains passages (et notamment l'héroïne) sont réussis, le contexte ne passe pas du tout. Je n'ai pas lu le roman mais je peux imaginer comment une guerre décrite par une gamine de 15 ans peut paraître à la fois floue et crédible, personne ne s'attendant à ce qu'une enfant comprenne tous les tenants et aboutissants d'évènements qui arrivent pour certains à des milliers de kilomètres de là.
Mais quand ce n'est plus raconté mais dessiné, que l'on a donc une vision objective d'au moins une partie de la situation, la totale absence de réflexion sur à quoi peut ressembler une guerre en Occident de nos jours saute vraiment aux yeux.
Ce qui transforme un récit intimiste en une vague dénonciation gloubi-boulguesque de la guerre …
J'ai cru comprendre que le roman était écrit à la première personne ? C'est donc complètement idiot de vouloir adapter ça en BD...
Dommage, car si certains passages (et notamment l'héroïne) sont réussis, le contexte ne passe pas du tout. Je n'ai pas lu le roman mais je peux imaginer comment une guerre décrite par une gamine de 15 ans peut paraître à la fois floue et crédible, personne ne s'attendant à ce qu'une enfant comprenne tous les tenants et aboutissants d'évènements qui arrivent pour certains à des milliers de kilomètres de là.
Mais quand ce n'est plus raconté mais dessiné, que l'on a donc une vision objective d'au moins une partie de la situation, la totale absence de réflexion sur à quoi peut ressembler une guerre en Occident de nos jours saute vraiment aux yeux.
Ce qui transforme un récit intimiste en une vague dénonciation gloubi-boulguesque de la guerre qu'est vraiment pas bien, ma bonne dame !
Wazem avec l'excellent "Bretagne" avait su porter un discours antimilitariste général et puissant, mais justement parce qu'il l'avait inscrit dans une guerre précise dont il a parfaitement restitué l'ambiance...
Lien Rag finished reading How I live now by Meg Rosoff
Lien Rag reviewed Commissaire Kouamé, tome 2 by Marguerite Abouet
Bien plus aimé que le premier tome
No rating
Très bon panorama d'un certain nombre de problématiques ivoiriennes (en général, pas d'allusions aux changements politico-militaires récents) réelles, égrénées au fil d'une enquête pas si mal construites, avec des personnages mi-réalistes mi-loufoques et toujours picaresques.
Surtout, le premier tome m'avait mis très mal à l'aise avec ce qui semblait une justification de la torture. Dans le deuxième, Abouet gère beaucoup mieux la question, en n'ayant aucune fausse sensiblerie quand au fait qu'elle est systématiquement pratiquée par la police ivoirienne et que donc son héros ne saurait faire autrement; mais, si vers la fin ce sont bien des méchants qui sont torturés, en commençant par montrer - ou au moins en montrer la menace - la torture sur des innocents, le lecteur est placé face à ses responsabilités sur cette question, au lieu d'être guidé vers une complaisance avec l'horreur comme cela pouvait être le cas dans le premier tome.
Le …
Très bon panorama d'un certain nombre de problématiques ivoiriennes (en général, pas d'allusions aux changements politico-militaires récents) réelles, égrénées au fil d'une enquête pas si mal construites, avec des personnages mi-réalistes mi-loufoques et toujours picaresques.
Surtout, le premier tome m'avait mis très mal à l'aise avec ce qui semblait une justification de la torture. Dans le deuxième, Abouet gère beaucoup mieux la question, en n'ayant aucune fausse sensiblerie quand au fait qu'elle est systématiquement pratiquée par la police ivoirienne et que donc son héros ne saurait faire autrement; mais, si vers la fin ce sont bien des méchants qui sont torturés, en commençant par montrer - ou au moins en montrer la menace - la torture sur des innocents, le lecteur est placé face à ses responsabilités sur cette question, au lieu d'être guidé vers une complaisance avec l'horreur comme cela pouvait être le cas dans le premier tome.
Le fait que ce n'est d'ailleurs pas vraiment la torture qui fait avancer l'enquête (quoiqu'elle produise aussi quelques résultats) aide aussi à éviter le manichéisme, la BD présentant la complexité de la situation bien plus qu'elle ne force les jugements moraux.
Lien Rag reviewed Seul Le Silence by Fabrice Colin
Un problème dans l'adaptation ?
3 stars
J'apprécie le dessin,j'ai beaucoup aimé le début, mais ensuite je ne sais pas si c'est le récit qui s'essoufle ou moins qui n'ai plus suivi, mais franchement j'ai fini la BD juste par habitude et pour connaître la fin, sans que l'intérêt ne soit maintenu.
Bien sûr le livre (que je n'ai pas lu en version roman) est l'histoire d'une vie, mais c'est l'adolescent que la BD prend vraiment le temps de nous faire découvrir, et quand les personnages qui l'entourent disparaissent on se retrouve avec une galerie de nouveaux personnages quasiment transparents, des relations entre eux et le narrateur qui sont annoncées par l'auteur plutôt que découvertes par le lecteur ("told, not shown" quoi), et donc un narrateur adulte que l'on ne comprend plus vraiment et dont on ne ressent plus les émotions.
Qui plus est, la fin de l'histoire est décevante, le flashback final qui met tous les …
J'apprécie le dessin,j'ai beaucoup aimé le début, mais ensuite je ne sais pas si c'est le récit qui s'essoufle ou moins qui n'ai plus suivi, mais franchement j'ai fini la BD juste par habitude et pour connaître la fin, sans que l'intérêt ne soit maintenu.
Bien sûr le livre (que je n'ai pas lu en version roman) est l'histoire d'une vie, mais c'est l'adolescent que la BD prend vraiment le temps de nous faire découvrir, et quand les personnages qui l'entourent disparaissent on se retrouve avec une galerie de nouveaux personnages quasiment transparents, des relations entre eux et le narrateur qui sont annoncées par l'auteur plutôt que découvertes par le lecteur ("told, not shown" quoi), et donc un narrateur adulte que l'on ne comprend plus vraiment et dont on ne ressent plus les émotions.
Qui plus est, la fin de l'histoire est décevante, le flashback final qui met tous les éléments en place sort de nulle part (ou alors j'ai raté une étape), donc le lecteur reste hors de cette résolution qui est pourtant narrativement très importante.
J'ai l'impression que comme pour Winter's Bone ("Un hiver de glace" en BD) le scénariste n'a pas vu, au moment de l'adaptation, qu'une scène/description/dialogue qu'il a considérée secondaire contenait un élément fondamental de l'intrigue, et ainsi en la faisant disparaître de l'adaptation a rendu cette intrigue incohérente.
Lien Rag finished reading Seul Le Silence by Fabrice Colin
Lien Rag reviewed Gold star mothers by Catherine Grive
Mélancolie
3 stars
Anecdote historique méconnue, occasion d'un traitement sensible et tout en demi-teintes (que ce soit au dessin ou au scénario) des différentes figures du deuil, à travers des portraits de femmes attachantes et entièrement humaines. Un bon exemple de comment la BD historique peut s'éloigner grandement et pour le meilleur du modèle "Vécu"...
Lien Rag finished reading Gold star mothers by Catherine Grive
Simple et fort
4 stars
Sur cet épisode de l'Histoire récente, l'auteur a eu le courage et l'intelligence de limiter son ambition à ce qu'il pouvait faire en BD, et par conséquent il réussit très bien son pari.
J'ai particulièrement apprécié la façon dont il évite de faire pleurer Margot dans les chaumières (malgré un thème qui s'y prêtait) et choisit plutôt de montrer comment la maltraitance est assez peu le fait de gens maltraitants (il n'y a même personne de volontairement maltraitant dans cet album; il y a quelques brutalités mais tout à fait classiques pour l'époque, absolument pas réservée aux protagonistes), mais bien le produit de gens ordinaires faisant leur travail sans se soucier des conséquences de ce travail sur autrui.
Lien Rag finished reading Cicatrices by Sylvain Runberg
Lien Rag reviewed Cicatrices by Sylvain Runberg
Promesses
4 stars
Sans être d'une foudroyante nouveauté dans la trame ou le scénar', Orbital apporte un je-ne-sais-quoi de très plaisant à lire qui en fait tout son charme.
Le soin apporté au dessin et aux situations, les personnages bien construits, la créativité de l'univers proposé, l'humanisme qui s'en dégage ... Il résulte de tout ça une très bonne BD.¹
La plus grande qualité que je lui trouve est bien son graphisme, qui rend parfaitement l'atmosphère à la Valérian sans pour autant coller au style du Maître. A la fois splendide et travaillé, visiblement réfléchi à deux, il permet au lecteur de SF de retrouver ses marques pour ensuite pouvoir digérer au fur et à mesure sans difficulté les innovations apportées par le duo d'auteurs et s'imprégner progressivement des particularités de leur univers. L'idée du couple de héros est assez géniale également, là encore reprenant un grand classique -voire un cliché- de la …
Sans être d'une foudroyante nouveauté dans la trame ou le scénar', Orbital apporte un je-ne-sais-quoi de très plaisant à lire qui en fait tout son charme.
Le soin apporté au dessin et aux situations, les personnages bien construits, la créativité de l'univers proposé, l'humanisme qui s'en dégage ... Il résulte de tout ça une très bonne BD.¹
La plus grande qualité que je lui trouve est bien son graphisme, qui rend parfaitement l'atmosphère à la Valérian sans pour autant coller au style du Maître. A la fois splendide et travaillé, visiblement réfléchi à deux, il permet au lecteur de SF de retrouver ses marques pour ensuite pouvoir digérer au fur et à mesure sans difficulté les innovations apportées par le duo d'auteurs et s'imprégner progressivement des particularités de leur univers. L'idée du couple de héros est assez géniale également, là encore reprenant un grand classique -voire un cliché- de la SF d'aventures tout en le détournant juste ce qu'il faut pour le renouveler entièrement et en faire une source infinie d'inspiration (z'avez intérêt à assumer ensuite, les gars!).
Par contre je ne suis pas sûr que deux tomes suffisent à tant d'ambition, et la preuve en est que l'intrigue proprement dite de la mission de Caleb et Mézoké se retrouve cahoteuse et téléscopée, ne trouvant pas la place de se développer, devenant pénible à suivre et fatiguant l'attention du lecteur.
Mais la plus grande faiblesse du scénario est bien d'avoir transposé sans recul ni réflexion des pratiques politiques à la mode dans un contexte radicalement différent. Ce n'est pas l'invention, certes intéressante quoique à peine esquissée (voire intéressante parce qu'à peine esquissée) de la Colère Ronde qui peut suffire à rattraper une telle balourdise. C'était déja le principal défaut de Sillage, mais au moins Morvan est cohérent avec lui-même puisqu'il affirme ne pas faire de SF mais un conte se passant dans l'espace. Pellé et Runberg ayant d'autres ambitions, il ne peuvent se permettre de telles impasses.
¹ Ces deux premières phrases sont de Bert, BDParadisien notoire, mais je partage tout à fait son avis.
Lien Rag reviewed La Farce des Hommes-Foudre by Loïc Verdier
Un western à l'est
4 stars
Western oriental partiellement historique, dense et touffu, et assez peu manichéen. Son dessin à la fois relativement classique et expressionniste colle bien à son histoire mouvementée et ses personnages plus grands que nature. Je n'avais pas retrouvé le souffle des premiers Jonathan (la référence obligée) depuis un paquet d'années...